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| Gouvernance et corruption dans le domaine des ressources naturelles et de l'environnement au Sénégal (21.87 Mo) | 21.87 Mo |
La recherche sur la gouvernance environnementale a abouti à un constat mitigé. Certes, des acquis importants ont été enregistrés, mais force est de reconnaître que la gouvernance environnementale a été handicapée par de nombreuses contraintes. Les différents acquis sont le résultat d'une volonté politique qui s'est traduite par plusieurs avancées. D'une politique périphérique au début des années 60/70, l'environnement est devenu un axe structurant de différentes politiques qui sont appliquées au Sénégal. Ce pays a, dans cette perspective, ratifié la quasi-totalité des Conventions internationales relatives à l'environnement. Un effort d'amélioration de la gestion des finances publiques, en général, dans le secteur de l'environnement, en particulier, est constaté. C'est dans cette perspective que seront institués un cadre de dépenses à moyen terme ainsi que les budgets par objectifs. L'option pour l'aide budgétaire constitue la suite logique de l'approche intégrative des politiques économiques, sociales et de l'environnement.
La gouvernance environnementale est cependant handicapée par de nombreuses contraintes à la fois internes et externes. Au niveau interne, elle présente des faiblesses à la fois d'ordre juridique et institutionnel. Les faiblesses juridiques tiennent principalement à l'absence de clauses environnementales dans le code des marchés publics, à l'empilement de codes et de divers textes qui a abouti à une réglementation désarticulée, au décalage entre les règles et les pratiques. Au plan institutionnel, le transfert hésitant des compétences de l'Etat aux collectivités locales obère également la gestion rationnelle des ressources naturelles et de l'environnement. L'absence d'une recherche scientifique dynamique est une autre contrainte qui affecte la gouvernance environnementale.
Au niveau externe, la gestion des ressources naturelles et de l'environnement est fortement tributaire des engagements internationaux pris par le Sénégal ainsi que de l'appartenance du Sénégal à un écosystème qu'il partage avec des pays voisins. Du point de vue des engagements internationaux, ce sont surtout les accords de pêche et les accords de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) qui apparaissent comme les contraintes majeures qui pèsent sur la gestion des ressources naturelles et de l'environnement. Les accords de pêche ont surtout contribué à la réduction drastique des ressources halieutiques et à la dégradation de l'environnement. Pour diverses raisons, les accords de l'OMC influent sur la gestion des ressources naturelles et de l'environnement. La libéralisation des échanges, à terme, réduira les préférences dont bénéficient les pays de l'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) sur le marché européen qui constitue leur principale zone d'exportation. Il s'ensuit une perte conséquente de devises pour le Sénégal du fait de la concurrence des pays asiatiques. Le statut d'exception de la protection de l'environnement à l'OMC réduit également les possibilités d'utilisation des mesures commerciales à des fins de protection de l'environnement.