Durant les dernières décennies, le monde entier s’est montré sensible à la demande de pluralisme en particulier dans le domaine économique où la vision sociétale plaçant l’activité économique dans sa finalité sociale émerge plus fortement que dans le passé. En effet, l’économie capitalistique a véhiculé une vision hégémonique faisant du profit et de l’intérêt individuel l’identité même de l’économie. Or, depuis les travaux de Karl Polyani (1983) et le relais pris par les penseurs de la nouvelle économie sociale Marc Granovetter (2000), Benoît Lévesque (2007), Henri Bartoli (1999), Jean Louis Laville (2000), Louis Favreau (2008), Danielle Demoustier (2001), etc. l’encastrement dans l’économie dans le social a été réaffirmé et modélisé. Il est plus nettement apparu qu’à l’image de la longue tradition mutualiste et coopérative, mais aussi du développement fulgurant de l’entreprise sociale dans des secteurs nouveaux avec un potentiel innovatif et alternatif fort, que l’entreprenariat est loin d’être une compétence réservée aux riches, bien plus des secteurs populaires se l’approprient et créent des richesses partagées.