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Étude baseline sur l’état des indicateurs de la santé de la reproduction des adolescent·e·s et des jeunes (2.56 Mo) | 2.56 Mo |
Cette étude exploratoire met en évidence l’état des indicateurs et droits des adolescent·e·s et jeunes en santé de la reproduction dans le cadre du Projet « Amélioration des droits et de la santé sexuels et reproductifs des adolescent·e·s et des jeunes au Sénégal » (SANSAS) dans les départements de Mbour (Région de Thiès) de Bounkiling, de Goudomp et de Sédhiou (dans la région de Sédhiou). Faisant partie d’un ensemble de trois études complémentaires, cette recherche cible les adolescent·e·s et jeunes. Elle vise un double objectif :
- produire des analyses du contexte d’intervention du projet (SANSAS) pour mieux calibrer les interventions dans le temps et dans l’espace ;
- déterminer l’état des indicateurs au démarrage du projet et de supporter le processus de suivi-évaluation pendant et après la mise en œuvre des actions.
Sur le plan méthodologique, une double approche a été utilisée, qualitative et quantitative. L’approche quantitative, pour les volets “ménages” et “adolescent·e·s et jeunes” (A&J), est basée sur un échantillonnage représentatif à l’échelle des et répartis entre les communes cibles et témoins. L’échantillon a été constitué à partir des Districts de Recensement (DR). Dans chaque District de Recensement (DR) 22 ménages ont été en moyenne aléatoirement tirés et enquêtés. Et dans chaque ménage départements tous les enfants de 10 à 24 ans retrouvés ont été interviewés. La collecte de données a été organisée de manière électronique (avec CommCare) entre août et septembre 2021 sous la supervision d’une équipe de chercheurs multidisciplinaires. Au total, l’enquête a concerné 26 communes (20 cibles et 6 témoins) et a touché 1 167 ménages (1 013 cibles et 154 témoins) et 1 740 adolescent·e·s et jeunes(A&J), soit 1501 cibles et 239 témoins répartis dans 53 DR. Les données ont été traitées, apurées et analysées principalement sous Stata 17, SPSS et MS Excel.
L’approche qualitative a mis à profit cinq outils de collecte que sont la (i) cartographie des acteurs en santé sexuelle et reproductive (SSR) ; (ii) les entretiens approfondis avec des adolescent·e·s ; les professionnels de santé et les responsables des Club « Éducation à la Vie Familiale » (EVF) ; (iii) les focus-group avec des adolescent·e·s ; (iv) les récits de vie avec les adolescent·e·s et des groupes spécifiques que sont les travailleurs de sexe et les talibés (v) des observations dans les structures de santé. Au total, l’enquête qualitative a porté sur 146 adolescent·e·s et jeunes, 43 professionnels de santé, 32 acteurs communautaires et 05 responsables de Club EVF. Ces données ont été traitées grâce au logiciel Nvivo 12.
Les principaux résultats de l’étude sur la santé de la reproduction des adolescent·e·s révèlent une fréquentation scolaire (autour du tiers des adolescent·e·s et jeunes) qui reste en deçà de la moyenne nationale dans toutes les deux catégories de communes (cibles et témoins). Cela induit des initiatives pour soutenir l'accès et le maintien des adolescent·e·s et jeunes (A&J) à l'école. Le rôle et l'égalité de tous dans l'accès à l’école, méritent d'être largement expliqués et compris par les adolescent·e·s et les jeunes. Les indicateurs sur le niveau de connaissances sur divers aspects de la planification familiale sont très faibles. La proportion des adolescent·e·s et jeunes ayant au moins un enfant est élevée pour atteindre près du quart des 15/19 ans. Les opérations de renforcement de capacités des A&J en la matière sont nécessaires et urgentes. Il s'agit, entre autres, de renforcer les connaissances sur les moyens d'éviter une grossesse, le lien entre grossesse et règles, le nombre de rapports sexuels, etc.
De même, en matière de SR, les dépistages sont très rares surtout chez les filles et la connaissance des méthodes de prévention contre les IST/VIH-SIDA sont relativement moyennes. L'utilisation des serviettes hygiéniques, bien que globalement assez répandue, est très inégalitaire entre le milieu rural et urbain.
Les violences conjugales apparaissent largement justifiées surtout par les filles pour une raison ou une autre. Le refus d'avoir des relations sexuelles avec le mari ou le fait se sortir sans l'aviser arrivent en tête un peu partout avec un poids plus important dans les communes témoins. Le fait que les filles aient tendance à trouver cette violence "justifiée" rend la sensibilisation nécessaire pour l’éradication des violences au sein du couple.
Dans le domaine de la sexualité, la communauté stigmatise les adolescentes célibataires ayant une activité sexuelle. On observe paradoxalement la tentation et le désir pour les adolescent·e·s et les jeunes de découvrir précocement la sexualité.
Plusieurs stéréotypes sont notés autour de la contraception. Les pratiques contraceptives semblent être réservées principalement aux filles mariées. Les grossesses avant mariage sont également prohibées.
Les mutilations génitales féminines demeurent ancrées dans les pratiques culturelles dans certaines localités de la région de Sédhiou et se font précocement en moyenne autour de 6,5 ans. En revanche, c’est une pratique qu’on retrouve très peu dans le département de Mbour. Les interventions devraient cibler plusieurs thématiques prioritaires : sensibilisation sur les violences basées sur le genre, formation sur l'utilisation des méthodes contraceptives, la sensibilisation sur le dépistage des IST, la gestion de l’hygiène menstruelle et les risques de grossesse non désirée.