Travailler sur la transmission intergénérationnelle de la pauvreté résulte de l’observation qui m’a habitée dès les premiers moments où, me retrouvant au sein de l’équipe de recherche sur les dynamiques de la pauvreté, il me fallait apporter une contribution distinctive.

Pour notre part, nous étions marqués par des faits observés au quotidien et pour lesquels on ne trouvait pas de trace dans la littérature sur la pauvreté au Sénégal. Il s’agit de l’héritage de la pauvreté. Il existe de nombreux groupes qui naissent pauvres et le restent pour une bonne part dans leur vie, sinon tout le long de leur existence. Cela nous apparaît comme une iniquité. Cette situation critique nous préoccupait. Au-delà des conditions de vie redoutables, fourmillaient des cas où les pertes de capital social d’une génération entraînaient des impacts handicapants sur la génération dépendante.

Dans notre environnement social, économique et politique, la problématique de la transmission de la pauvreté reste massivement présente. Dès les premiers échanges au sein de l’équipe de recherche, nous avions fait le pari de focaliser notre contribution en analysant comment s’organisent les processus de transmission.