Le rôle du préscolaire dans le développement cognitif de l’enfant a fait l’objet de plusieurs travaux (Moussa et al., 2022 ; Akkari et al., 2013). Même si l’effet de certains paramètres (comme la durée de préscolarisation, le type d’établissement, le modèle pédagogique, etc.) est moins isolé, la plupart des auteurs soulignent un avantage pour les enfants préscolarisés – notamment en matière de connaissance précoce de l’alphabet, de la conscience phonologique ou de la compréhension écrite (Brown, 2014 ; Shanahan & Lonigan, 2013 ; Bara et al., 2008 ; Hulme et al., 2005 ; Muter et al., 2004). À travers une synthèse des études menées dans le monde sur les liens entre la préscolarisation et le développement cognitif et social des enfants et sur leurs résultats scolaires ultérieurs, Akkari et ses collaborateurs (2013) soulignent :

Quatre conditions fondamentales ressortent de la littérature pour un enseignement préscolaire de qualité dans des contextes défavorisés : 1. des modèles pédagogiques pertinents ; 2. une éducation ancrée dans la culture locale ; 3. une implication des familles et des communautés ; 4. des programmes de santé et de nutrition liés au préscolaire (p. 223).

Nous nous interrogeons ici sur le lien entre préscolarisation et performances mathématiques ultérieures des enfants sénégalais en adoptant une focale territoriale : est-il possible de mettre en parallèle performances des enfants et niveau d’accès au préscolaire dans les différentes régions administratives du Sénégal ?

Pour répondre à cette question, nous dressons dans un premier temps un état des lieux général de la préscolarisation au Sénégal et justifions brièvement l’intérêt de la préscolarisation pour les apprentissages ultérieurs. Nous détaillons dans un second temps la méthodologie employée pour notre étude, avant de montrer, dans un troisième temps, l’existence de fortes disparités régionales dans l’accès à la préscolarisation. Dans un quatrième et dernier temps, nous concluons notre propos avec une analyse des performances en mathématiques des élèves selon qu’ils ont ou non fréquenté une structure d’éducation préscolaire, en cherchant à mettre en exergue d’éventuelles disparités entre les milieux de résidence des enfants (milieu urbain / milieu rural).